lundi 18 juin 2012


Étoiles fillantes

J’ai été invité à un mariage burkinabé à ma deuxième semaine ici. Le petit frère d’Apo se marie. C’est avec ma petite famille que je pars, robe typique burkinabé en main, vers le village de Done, à environ 125 km de Bobo-Dioulasso. Petite escale à la ville d’à-côté avant d’entrer au village, histoire de prendre une bière locale avec le tonton d’Apo. Arrivée à la maison familiale, je découvre une superbe concession; plusieurs petits bâtiments, des animaux, des terres agricoles où l’on y cultive maïs, riz et mille, mais se sont surtout les gens qui y demeurent qui m’a rempli de joie; tous se sont empressés pour me serrer la main et me souhaiter une bonne arrivée et un bon séjour. Une fois le filet anti-moustique et le moustiquaire de fenêtre installé, en plus du stuff pulvérisée dans la chambre (Arlette et Apo sont juste tellement attentionnée!) on s’installe sur la terasse pour jaser. La nuit tombe rapidement ici, et, quel spectacle ! Dans l’obscurité la plus totale, se sont des milliers d’étoiles qui brillent au-dessus de moi. Qui n’a jamais eu se sentiment de petitesse devant un ciel tapissé d’étoiles ? Ce soir la, c’est le sentiment que j’ai. Et je me rend compte pour la première fois à quel point je suis loin de chez moi. Mais c’est à cet instant que ma tête répond à mon cœur : Mais de quoi parles-tu? Chez toi? C’est où, chez toi? Touché coulé. N’est-ce pas les mêmes étoiles que je regarde du Québec ? Oui. Mais une chose est différente : L’orientation des constellations. Alors? Eh bien, pourquoi ne pas voir cette différence, par une simple question de perspective ! Je me sent bien au Quebec parce que j’ai des gens que j’aime, des amis et une famille, j’aime le paysage, la culture, la nourriture, les sorties. Mais.. J’aime tout autant la culture ici, la nourriture, les gens que je cotoyent, je l’aime un peu plus chaque jour, en particulier ma famille d’accueil. Je me sent chez moi au Quebec, parce que c’est mon port d’attache, mon point de référence… Mais ca ne m’empêche pas d’être bien ailleurs. 

C’est à ce moment précis que plusieurs étoiles filantes traversèrent le ciel. Et j’ai souhaité me sentir chez moi, peu importe l’endroit où je me trouve, et me trouverai dans le monde.


jeudi 7 juin 2012

Là où l’individu, seul, n’existe pas


Arrivés au Burkina, on se rend vite compte que l’individu, à lui seul, n’existe pas. En effet, malgré tout ce qui nous avait été dit sur l’importance des réseaux sociaux, je réalise maintenant que les gens forment leur identité en fonction de leurs pairs, de leurs proches, de leur famille. Alors qu’au Québec nous nous attardons à comment va « l’autre », ici, on s’intéresse à la famille entière. Ainsi, si la première chose que l’on demande est « Bonjour, comment vas-tu? », cette question est inévitablement suivie de « et la famille, ça va? ».

Et la question de famille est encore une fois assez large. On pourrait parler de « famille élastique », puisqu’elle implique les parents, la fratrie, mais également la famille élargie, les tantes, les oncles, les neveux, la cousine de son mari, la famille de la belle-famille, etc. Tout cela rend la tâche plutôt complexe lorsqu’il s’agit de décrire « la famille » qui nous accueille ici. La description que je vous en fais ici est donc assez sommaire, et j’aurai très probablement une version plus complète, et peut-être très différente, d’ici la fin de mon séjour ici.

J’habite chez la famille Zonou, dans le secteur 24 de la ville.  Ma mère d’accueil vend les tissus pour faire les boubous (habits traditionnels), mais aussi le maquillage et certaines pinces à cheveux. Mon père d’accueil, pour sa part, travaille au garage, où il vend les pièces pour les voitures et autres véhicules motorisés. Ils ont trois enfants, Abdoul Samou (14 ans), Abdoul Affiz (8 ans) et Abdoul Magid (3 ans aujourd’hui même!). Par contre, la famille accueille aussi trois filles, dont Kali et Marie, qui ont environ 16 et 18 ans. Elles proviennent de la famille élargie, du moins à ce que j'ai pu en comprendre jusqu'à présent. Les enfants vont tous à l’école, certains à l’école publique, d’autre au privé, et puis il y a Kali qui va a l’école Coranique. Maintenant, les vacances sont commencées, alors c'est plutôt tranquille. Lorsque le Ramadan va débuter, il est prévu que les enfants allent à l'école Corannique. La grand-mère maternelle vit également avec nous. Tous parlent Français à différents niveaux, mise à part la grand-mère qui parle le Mooré. Ce sont des gens accueillants. Les femmes aiment parler cuisine et ils sont intéressés à connaître notre culture canadienne.

Ici, donc, je ne suis pas Christina, mais plutôt la fille de monsieur et madame Zonou, la sœur de Kali, Marie, Magid, Samou et Affiz……!

lundi 4 juin 2012


Première semaine déjà !
Côté administratif, le Burkina Faso est composé de 13 régions, 45 provinces, 351 départements (communes, villes) et de près de 8000 villages. Parfois j’ai réellement l’impression de ne pas du tout savoir à quelle position exactement je suis au Burkina, drôle de sentiment. Alors pour être plus précise, je suis dans la région des Hauts-Bassins, dans la province de Houet, dans le département de Bobo-Dioulasso, et j’habite dans le quartier de Lafiabougou, qui est un nouveau développement de Bobo.
Ma famille est composée de Mme et M. Cambiri, de leurs deux enfants Astrid Cynthia qui a 7 ans et de son petit frère Brunel qui a 1 an et demi. Il y a également un neveu, Étienne, qui vit sur le même terrain, ainsi qu’une nièce qui est ma voisine de chambre. Nous avons deux aidantes également pour les tâches domestiques, qui occupent également le rôle de nounou lorsque les parents ne sont pas à la maison. Mme Cambiri (Arlette) sera la personne qui fera parti du stage réciprocité. Elle viendra donc au Québec dès la fin Août pour deux mois !
À ma première journée à la maison, les deux enfants étaient timides, se contentaient de m’observer! Je trouvais ça très drôle! De retour en soirée après une sortie à la piscine avec mon groupe (qui était notre première exposition au soleil de plus de 5 minutes!), Cynthia m’a vite sauté dans les bras et Brunel de me tendre la main pour que je lui fasse une petite poignée de main (de doigt?) à la Burkinabé ! Like.
Nous avons rencontré notre partenaire local vendredi, REVS+. Plusieurs noms à retenir, ça va venir ! Et nous commençons notre semaine d’observation des différents secteurs d’activités lundi, pour ainsi décider dans lequel nous aimerions travailler, selon nos compétences et intérêts. (Voir le lien internet de REVS+ pour les différents secteurs!)
Donc en rafale; j’ai négocié mes premières mangues (qui goutent INCROYABLEMENT bon!), tout ce que j’ai mangé jusqu’à maintenant était bon, cuisiner mon premier repas à l’Africaine, nous sommes allé dans des kiosques (terrasse) mais je n’ai pas encore gouté de bière, médoc obligent (mais le Fanta est très bon!), j’ai bu de l’eau dans une poche pour la première fois à mon premier repas de cuisine collective à REVS+, tout les gens sont vraiment accueillant et souriant, il y a moins de moustiques que je ne le pensais, j’ai manqué écraser un lézard en marchant (!), mon taximen s’appelle Moussa, l’eau froide de la douche est tellement AGRÉABLE avec les 38 degrés, les chiens sont tous pareil (idem pour les chats!), je fais faire un premier boubou vendredi, parce que j’ai mon premier mariage la semaine suivante ! Hâte !
À retenir; les silences ici sont acceptés, et ne crées pas de mal aise comme en occident. J’en suis venu à la conclusion que, lorsque nous voyons des amis, nous sommes tellement dépassés par la vitesse de nos journées au Québec que nous essayons de partager le plus d’informations possible, bref on en profite. Alors qu’ici, ce qui est important n’est pas les mots échangés, mais bien le moment passé avec quelqu’un. J’aime beaucoup!
Photos coming soon. Je vous aime tout plein !